La méthodologie des sociotopes s’intéresse à l’espace tel qu’il est vécu et pratiqué par ses usagers en vue de concilier à la fois les usages d'un espace et la nature en ville.
Cette méthodologie, qui consiste à interroger l’habitant sur ses pratiques de l’espace public, vient compléter les études pré-opérationnelles d’un projet d’urbanisme sous l’angle du développement et de la préservation de la biodiversité.
Cependant, mener à bien la démarche demande de nombreuses rencontres, des actions de sensibilisation sur la nature en ville ainsi qu’un minutieux travail d’observation et d’enquêtes qualitatives et quantitatives. Ces dernières permettent notamment d’identifier les usages actuels d’un site, et d’en définir les forces et les faiblesses à un instant T. Il s’agit ensuite d’imaginer, aux côtés des usagers, des aménagements différents qui permettront à la fois une meilleure appropriation des espaces publics et d’intégrer davantage de biodiversité dans les projets urbains, une étape indispensable de concertation pour avoir des projets locaux qualitatifs.
En plus d’être bénéfique pour les jeunes (ouverture d’esprit, travail collectif et concerté, aisance à l’oral…), cette approche sociotopes apporte de la donnée statistique qualitative et, elle permet surtout un renforcement de la participation citoyenne aux décisions qui ont trait à l’environnement quotidien des habitants.
Dans ce cadre, deux sites ont fait l’objet d’une expérimentation de la méthodologie des sociotopes. Il s’agit, sur le versant français, du site de la Flamenne à Maubeuge (ancienne friche industrielle) et, sur le versant wallon, de la commune de Thuillies.
Le projet de renaturation de la Flamenne à Maubeuge, dont les travaux ont débuté cet automne, prend en considération les propositions d’aménagement émises par les conseils citoyens et les jeunes collégiens (création de chemins, installation de bancs et de panneaux didactiques etc.). Sur le versant wallon, la cour de l’école communale de Thuillies a été repensée avec les élèves de primaire, l’équipe enseignante et l’équipe municipale, ce qui a permis d’associer récréation et pédagogie avec nature en ville.
Voir l’article à ce sujet sur le site du CERDD : lien
Des observations et des enquêtes sont réalisées par des élèves pour mieux comprendre comment les usagers vivent et ressentent ces espaces. Ils leur proposent alors un plan d’actions et des aménagements qui sont aussi soumis aux élus pour une meilleure appropriation de ces espaces.